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L’Afrique, le nouveau modèle de souveraineté des données

Par Lionel Baraban, Co-fondateur et PDG, Famoco




La révolution digitale en cours dans les pays africains, en matière par exemple de paiements ou d’identité, pourrait se traduire par un retournement historique : l’Afrique pourrait devenir un modèle de référence pour l’Europe.


Et si l’Afrique montrait la voie à l’Europe en matière de digitalisation de l’économie. Et si, contrairement au Vieux-continent, elle s’affranchissait du modèle de domination des GAFAM pour développer des systèmes d’identité et de paiement autonomes, sécurisés et abordables, mais aussi pour garder la souveraineté de ses données.


L’image peut sembler forte, mais c’est un nouvel impéralisme qui se joue aujourd’hui. La matière première en jeu n’est plus le pétrole ou le cobalt, mais les metadonnées et données que les utilisateurs des smartphones ou des assistants personnels créent à chaque utilisation.


Toute ouverture d’une application laisse des traces numériques collectées par les serveurs des grands opérateurs américains (Google, Apple, Facebook, …) qui les revendent ensuite à prix d’or à des entreprises, des institutions, ou autres. Or ces données peuvent s’avérer stratégiques pour les gouvernements en leur permettant de mieux connaître les habitudes de leurs concitoyens afi n d’optimiser leurs investissements en matière de mobilité, d’accès à l’eau, de distribution de denrées alimentaires, de santé ou encore d’agriculture.


Là où pour l’Europe le combat semble mal engagé, l’Afrique, elle, a encore toutes les cartes en main pour développer son propre environnement. Les pays africains ont entrepris une digitalisation à marche forcée de leur économie, s’affranchissant de nombreuses étapes.


Une multitude de start-up développent de nouveaux services adaptés aux usages et à la culture des populations locales avides de simplification dans leur vie courante. Qu’il s’agisse de percevoir son salaire dans un kiosque en mobile money, de payer son titre de transport en mobilité, de payer sa visite chez le médecin, etc.


Avec son entrepreneuriat débridé, l’Afrique peut s’imposer comme un modèle. Pour ce faire, les pays africains doivent se doter de systèmes d’informations sécurisés, et qui garantissent aussi qu’il n’y a pas de transfert de métadonnées à des entreprises tierces. Qu’ils en restent bien les propriétaires. L’enjeu est de taille.


D’ores et déjà, les frontières entre le paiement et l’identité ont été abattues. Alors qu’en Europe, les grands acteurs des paiements ou de la biométrie imposent des silos technologiques, histoire de profiter de situations de rente, la convergence entre paiement et identité devient la norme en Afrique. Le modèle africain doit devenir un phare pour l’Europe.


Les rôles se sont ainsi inversés, l’innovation notamment dans l’identité se propage désormais du Sud vers le Nord. Ceux qui veulent connaître le futur du paiement digital doivent se rendre en Afrique. C’est là où les choses évoluent. Il est plus facile de payer sans cash à Nairobi ou à Accra qu’à Paris ou à Londres.


Des données à la disposition des clients, et des clients seuls


Il ne s’agit pas d’une révolution technologique, au sens propre du terme, mais plutôt de la mise en oeuvre d’innovations d’usage. Les technologies employées sont connues, et disponibles, tombées dans le domaine public. Mais les start-up africaines les transforment pour donner naissance à des applications spécifiques à des métiers, des organisations, des événements, etc.


L’architecture back-end est devenue obsolète. Les grands groupes technos proposent des solutions systémiques alors que le monde est fragmenté, composé dans le cas de l’Afrique d’une multitude de petits acteurs locaux. Certains pays africains comptent plus de 50 modes de paiement différents qu’il serait impossible à intégrer avec les systèmes traditionnels.


Pour faciliter l’intégration des différents processus métiers, la solution consiste à développer des infrastructures sécurisées avec des plateformes connectées simples à administrer et faciles à multiplier.


C’est là où Famoco intervient. Notre métier consiste à enregistrer et valider des transactions financières digitales en proposant des solutions logicielles et des terminaux sécurisés, multi-usages et garantissant la souveraineté des données. Concrètement, nous fournissons aux clients les terminaux de paiement ou de reconnaissance d’identité, et adaptons notre technologie à leur métier. Les données sont stockées sur les serveurs de la société et à leur disposition. Notre technologie une fois déployée permet de créer un modèle vertueux.


Un exemple. Nous avons procédé pour le compte des Nations-Unies à la digitalisation des coupons alimentaires dans plusieurs pays en voie de développement. Les bénéficiaires ont reçu des cartes nominatives et sécurisées qui leur permettent d’aller chez des commerçants équipés de terminaux spécialement conçus à cet effet pour acheter des biens de première nécessité. La carte ne permet pas l’achat d’armes, de boissons ou autres, et les achats sont limités dans un rayon donné, et un temps imparti. Et ça marche. Notre solution a permis d’améliorer de manière sensible l’efficacité du programme.


Nos solutions peuvent répondre à une multitude de problèmes : bancarisation des populations les plus vulnérables, identification d’acheteurs de cartes SIM, validation de titres de transport, … que les pays africains rencontrent.







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